Lilian Potter. Adolescent de 16 ans, beau garçon et bien entouré. Brève description mais bien vraie. Ses cheveux bruns lui arrivant à l’oreille sont légèrement bouclés et ses yeux verts, hérités de sa mère, brillent souvent par leur présence. De grandeur moyenne, en comparaison avec ses amis, Lilian n’est ni le plus fort ni le plus sportif, mais sans contre dit le plus vif d’esprit. Après ce long été chaud et ensoleillé, sa peau dorée juste bronzé à souhait ne faisait qu’ajouter à son charme déjà considérable. Prêt pour la nouvelle année scolaire qui frappait à la porte, il ne cessait de remettre à plus tard le magasinage pour la rentrée. Il avait horreur de ça! Les allées remplies de cartables et de gens pressés d’en finir, la liste de l’école jamais assez claire à son gout et les petites crises de gamin qui voulait une marque d’article en particulier… Il en avait marre! Mais heureusement que pour son secondaire 4 il avait déjà en sa possession une bonne partie du matériel requis et que ça ne lui prendrait pas trop de temps. Écrasé devant son ordinateur depuis un moment, il sursauta en entendant la sonnerie de son téléphone portable. Tiens, c’était William, son meilleur ami. C’est connu, les garçons ne sont pas de très grands parleurs au téléphone… La communication fut courte mais utile. Ils se rejoindraient à 13h au centre-commercial pour leurs achats d’école. C’était déjà un petit peu plus motivant de ne pas être seul!
Un rapide dîné au micro-onde avant de partir en vélo pour aller rejoindre son ami. Ce gars, William Burrows et lui étaient amis depuis le primaire. Inséparables! Voilà ce qui le qualifiait le mieux. Ils jouaient souvent aux jeux vidéos ensemble et s’organisaient régulièrement des activités. Dernièrement ils avaient fait une excursion d’une semaine de camping sauvage tous les deux. Ils étaient comme deux frères… En tout cas, Lilian l’aimait plus lui que son véritable frère… Harry… Par chance qu’il avait terminé son secondaire l’année précédente! Il en avait marre! Il ne ratait aucune occasion de l’emmerder. Mais ces temps-ci son frérot était plus ou moins présent en raison de sa session au cégep et sa nouvelle petite amie. Quel soulagement! C’est donc coup de pédale après coup de pédale que Lilian arriva pile à l’heure, comme à son habitude, au centre commercial. Quinze minutes plus tard…. Il attendait toujours son ami. Il soupira d’impatience. Toujours en retard… Mais ça faisait partie de William et pour rien au monde il ne le changerait.
Son retardataire d’ami se pointa de nombreuses minutes plus tard. Les garçons se saluèrent comme à leur habitude, et entrèrent dans le bâtiment climatisé et décidèrent de flâner un peu avant de s’atteler à la lourde tâche qui les attendaient. Ils explorèrent pour une énième fois le magasin de musique et ensuite, à la demande de William, ils allèrent dire un petit bonjour à la charmante vendeuse d’un autre magasin, mais de vêtements celui-là. C’est seulement après cela qu’ils se résignèrent à entrer dans la librairie, où ils devraient sortir leur liste et trouver ce qu’il leur manquait. Ils en ressortirent en trainant péniblement leurs sacs… William se moquait depuis maintenant une bonne dizaine de minute parce qu’une fillette de 11ans, pendant toute la durée de leur présence dans le magasin, n’avait cessée de fixer Lilian. Il devait avouer que c’était assez marrant mais… Son ami devenait énervant à la fin.
- « Bon d’accord! J’ai compris Will! Mais je peux t’assuré que je ne tenterais même pas avec ça! » Dit-il avec un léger sourire.
- « T’as jamais essayé avec rien je te rappelle! Et puis…. » Commença-t-il avant d’être coupé.
- « Rah c’est bon! » Dit Lilian sèchement. « Pas besoin d’en rajouter! »
Pendant qu’ils parlaient, ils continuaient leur chemin vers la porte principale, par où ils étaient entrés. Alors qu’il s’apprêtait à répliquer une autre fois, Lilian se fit heurter par une fille blonde qui semblait avoir pas mal leur âge. Elle marmonna des excuses d’une voix faible sans même le regarder. Lilian la regarda s’éloigner en la détaillant un peu plus. Ses longs cheveux bouclés flottaient derrière elle au rythme de sa démarche rapide. Elle ne semblait pas bien aller… Malgré qu’il ne la connaissait pas du tout, Lilian se demandait pourquoi… L’autre mec juste à coté regarda un moment la fille, puis son regard se tourna vers son ami.
- « Mais celle-là tu ne peux pas la manquer. » déclara-t-il avec un air de savant.
Le concerné lui lança un regard noir et plaqua solidement ses sacs sur son torse. Lilian tourna les talons pour rattraper la fille qui était maintenant presque rendue à la première intersection des couloirs. Lilian était assez orgueilleux… Sinon il n’aurait jamais tenté de rattraper cette fille! Et ça son ami le savait… William savait beaucoup de chose! Mais ce que Lilian ignorait par contre, ne se comptait même plus sur les doigts tellement il y en avait. À ce moment là, il ne pouvait pas du tout se douter du lien que cette jeune blonde avait avec
William. Ou encore le lien qui allait se créer entre eux! Le jeune Potter donc rattrapa la fille et se mit devant elle pour qu’elle arrête de marcher. La jeune fille essaya de l’éviter mais il mit son bras pour l’en empêcher. Elle releva un regard courroucé vers lui. Il la regarda étonné et l’entendit dire d’une voix faible mais autoritaire une phrase que ne concordait tout à fait avec ce qu’il pensait.
- « Va donc retrouver William! Il doit bien se marrer lui! » Avait-elle dit.
Mais comment elle le connaissait? Il en avait manqué un bout lui! Pauvre Lilian… Il la regarda avec un air niais signe qu’il était totalement perdu. Le visage de la jeune fille se changea. Il devint comme… perturbé. Elle lui posa une question, d’une voix hésitante cette fois-ci. Le garçon ne put s’empêcher de penser qu’elle était mignonne…
- « Tu… Tu es bien avec lui non? »
- « Si » répondit-il assez désorienté. « Mais comment tu le connais? Et pourquoi tu te sauves comme ça? C’est à cause de lui? »
Elle secoua brièvement la tête en la baissant timidement. Lilian se sentait un peu mal de lui poser des questions comme ça. Il pensait justement à s’excuser quand elle éclata.
- « Ce con s’est tapé ma meilleure amie! Lalya… Tu en a peu être entendu parler? Ce gars est juste un… »
Lilian la fit taire en hochant la tête. Il avait entendu parler de cette Lalya. Il l’avait rencontré une ou deux fois mais s’il s’était douté que son amie était si… craquante, il aurait peu être moins éviter d’être en leur compagnie. William lui en avait déjà glissé un mot, de cette jolie blonde. Klaudia très probablement…
- « Je sais ce qu’il est t’inquiète… Mais tu sais, il n’est pas toujours comme ça… Souvent mais… Dis-moi, c’est de lui que tu te sauvais? »
Malgré le fait que William soit comme son frère, il n’était pas toujours en accord avec ses nombreuses conquêtes. Même que sa façon de traiter les filles le répugnait. « Ce ne sont tout de même pas des choses! » lui avait-il dit un jour. Mais il ne comprenait pas pourquoi elle se sauverait de lui? À moins qu’il n’est zappé un autre bout de l’histoire? Bien possible.
- « Non, » répondit-elle enfin, timidement. « Ce… ce n’est pas de lui. »
Lilian la regarda en haussant les sourcils. Elle rougit sous ce regard. Elle ne comprenait pas pourquoi mais elle sentait qu’elle pouvait lui faire confiance. Mais ce n’est pas un truc qui se comprend ça normalement. Ça se sent et c’est tout. En pensant à ce qu’elle s’apprêtait à lui répondre, une larme glissa sur sa joue. Lilian paniqua momentanément. « Mais bordel… Qu’est-ce que je suis supposé faire? Surtout ne pas demander à William… Elle n’a pas l’air de l’aimer. » se disait-il. Il jeta un coup d’œil à son ami qui était plus loin et qui rigolait puis jeta un regard aux alentours, avant de la regarder de nouveau. Il était bouleversé… Parce qu’elle pleurait? Mais il ne la connaissait pas!
- « C’est... C’est de mon père que… Que je me sauve… » Dit-elle enfin d’une voix brisée.
- « Oh. » fut la seule réponse que Lilian pu dire.
Il l’amena lentement à un banc. Il ne voulait pas vraiment en savoir plus. C’était sa vie à elle! Et pour qu’elle se sauve de cette manière ça devait de toute façon être grave. Il s’assit sur le très inconfortable soit disant banc sans dossier en lui faisant faire de même juste à côté. Il prit son téléphone portable pour envoyer un message texte à son ami lui disant de ne pas l’attendre et d’amener son sac.
« Va s’y. On se reparle. »
Il n’attendit pas la réponse de son ami, ou du moins il ne lu pas le message ( : « Ouuuh! ;p » ) immédiatement. Il remit l’engin dans sa poche et regarda la jeune fille.
- « Ton nom c’est Klaudia pas vrai? »
Elle hocha légèrement de la tête dans un signe affirmatif.
- « William m’a déjà parlé de toi… » Dit-il. « En bien je t’assure! » Rajouta-t-il précipitamment en la voyant lever un regard noir vers lui.
Le jeune Potter réfléchit un moment.
- « Tu ne veux pas retourner chez toi hen? »
Un nouveau léger mouvement de tête, de gauche à droite cette fois-ci.
- « Je sais que c’est stupide parce que je ne te connais pas du tout mais… Tu peux venir chez moi si tu veux. Je suis sur qu’il n’y aura pas de problème. »
Elle releva la tête vers lui en sursautant. Elle hésitait. C’était si généreux de sa part… Mais elle ne voulait pas être un boulet! Elle prendrait de la place et du temps et elle… Ah et puis… S’il lui offrait. Elle lui fit un sourire. Lilian ne le fit pas paraitre mais ça le fit littéralement fondre. Elle était si belle… Il secoua la tête en lui rendant son sourire. Il se leva en l’invitant à le suivre et alla chercher son vélo. Il était maintenant 15h45. Trop tôt pour rentrer chez lui… Ou pour souper du moins. Il marchait au coté de son vélo tout en essayant de faire un peu de conversation. Il avait l’air plus idiot qu’autre chose donc il se résigna à se taire. Au bout d’un moment il brisa néanmoins le silence.
- « Tu veux aller au parc? »
Elle semblait avoir retrouvé un peu d’enthousiaste. Peu être était-ce dut au fait d’être avec quelqu’un et de se sentir rassuré avec ce dernier. L’environnement dans lequel elle avait grandit n’était pas très sécuritaire. Son père, d’origine polonaise comme le reste de sa famille, était un vendeur de drogue, et elle n’avait jamais su s’il en consommait lui-même… Elle ne voulait pas le savoir. Mais ce dont elle était sure, c’est qu’il était colérique et violent. À plusieurs reprises, il avait levé la main sur elle. Sa mère n’avait jamais rien dit ni fait, elle avait bien trop peur de son mari. La seule chose qu’elle pouvait faire, c’était d’amener sa fille unique, de temps en temps, dans leur pays natif, la Pologne, et y passer quelques semaines. L’homme ne les suivait pas… Il avait des choses plus importantes à gérées selon lui. Mais toute cette histoire, Klaudia ne voulait pas que le garçon soit au courant. « Que penserait-il de moi? » se demandait-elle sans cesse. Elle répondit à sa proposition joyeusement. Elle n’y allait jamais… Même quand elle était jeune elle n’avait pas la permission d’aller dans ce vaste espace de gazon. Lilian, entrainé par cette enthousiaste, souris et continua de marcher. Arrivés à destination, Klaudia s’émerveillait devant le lac tranquille et les arbres debout ici et là sur le terrain. Le garçon laissa tomber son vélo et se laissa tomber sur le dos dans le gazon. Klaudia, riant aux éclats fit de même. Le gazon était chaud ayant été exposé au soleil toute la journée. La jeune polonaise ferma les yeux savourant le moment. Lilian se releva sur le coude et regarda son visage. Son sourire était si mignon! Ils passèrent la fin de l’après-midi à cet endroit à parler de tout et de rien, de Lalya, de William et de l’école. Il apprit qu’elle allait à la même que lui. Étrange qu’il ne l’est jamais vue. Mais elle finit également par lui parler de son père…
Alors que le soleil se couchait et que Lilian entendait son ventre crier de faim, il se rendit compte que Klaudia s’était assoupie, pour ne pas dire endormie. Il sourit, attendrit, dégagea les cheveux qui étaient dans son visage et se recoucha. Une dizaine de minute plus tard elle rouvrit les yeux en se plaignant de la fraicheur de la
soirée. Lilian du se résigner à lui prêter sa veste. Il détestait ça… Ses vestes étaient sacrées pour lui… Pourquoi il n’avait pas pu lui refuser? Il n’était pas un gentleman, ou de moins pas selon Harry, son frère. Peu importe il grogna pendant qu’il la lui mettait sur les épaules et la regarda mettre ses main dans le poches. Finalement, c’était pas mal de tout. Tout à fait mignon! La couleur de la veste, à savoir verte, allait parfaitement avec ses yeux… Ouah!! Ce regard. Il se perdit dans cet océan d’émotions. Tout devint si clair quand il plongea son regard dans le sien alors qu’elle faisait de même. Il ne voulait pas la laisser tomber… Elle semblait si fragile. La noirceur était tombée à présent. Mais son regard bleu brillait quand même. Il brillait de bonheur, de tristesse et de peur. À ce moment Lilian se dit qu’il lui ferait oublier son père. Qu’il la garderait avec lui pour toujours pour qu’elle ne craigne plus quelqu’un de sa propre famille. Il regarda une larme couler sur sa joue. Il se foutait de la raison de sa présence, tout ce qu’il voulait c’est qu’elle disparaisse. Il s’approcha maladroitement d’elle et passa ses bras autour de sa taille pendant qu’elle glissait les siens autour de son cou. La tête de la jeune blonde collée sur son épaule, il l’entendit soupirer puis renifler. Il resserra son étreinte. Elle se sentait bien, et il se sentait bien
aussi. Qu’est-ce qui pouvait le mieux briser l’ambiance? Une sonnerie de cellulaire! Lilian lâcha un juron avant de glisser sa main dans sa poche de pantalon pour regarder qui le dérangeait. Klaudia le regardait, intriguée.
- « Mon frère… » Répondit-il à sa question silencieuse.
Il prit l’appelle pour entendre son frère lui dire que : « Tu as manqué le souper! Qu’est-ce que tu fous? » Il lui répondit brièvement qu’il arrivait puis raccrocha.